Voici encore un exemple d’une entreprise qui a conduit, dans la discretion, sa démarche de libération. Dernièrement, les cas de libération d’entreprises sont moins couverts dans les média. Ils sont pour autant nombreux et continuent. Preuve que ce type de transformation constitue un vrai besoin dans le monde des entreprises et des administrations et que de plus en plus de dirigeants en sont convaincus.
Autogouvernance : l’entreprise libérée Europamiante réinvente les RH
En juin 2017, les salariés d’ Europamiante sont réunis par leur dirigeante, qui leur explique sa volonté de libérer l’entreprise. Une décision qui va bouleverser leur quotidien. Cela fait déjà plusieurs mois que Carine Rouvier réfléchit à des solutions pour faire face à deux défis. Le premier est la fin du marché du désamiantage, qui a une durée de vie qu’elle estime à dix ou quinze ans avant que les chantiers ne s’arrêtent. Le deuxième est plus classique : après huit ans de croissance, l’entreprise compte 120 salariés et connaît un « effet silo », qui dégrade la communication entre les équipes et pèse sur la relation clients.
C’est au sein des rencontres du club de dirigeants APM que Carine Rouvier commence à s’intéresser à l’entreprise libérée. Quand elle se lance dans l’aventure, les réactions au sein d’Europamiante sont contrastées. «Dans les mois qui ont suivi, j’ai perdu quelques salariés qui étaient déstabilisés par le fait de ne plus avoir de chefs », se rappelle la dirigeante, qui y était préparée : les entreprises qui se libèrent perdent en général entre 5 % et 10 % de leurs salariés , qui s’excluent d’eux-mêmes du nouveau modèle.
Rétroliens/Pings