Voici notre article paru dans le numéro daté du Mai dans le mensuel Management et maintenant sur le web.

Les entreprises libérées (EL) existent depuis plus de soixanteans. Gore-Tex, Poult, Les Tissages de Charlieu, SGP, Michelin, ministère de la Sécurité sociale belge, CPAM des Yvelines… toutes ont été reconnues, ainsi que leurs patrons, par de nombreux prix de management. Depuis les années 2010, la troisième génération des EL a contribué à l’émergence d’un véritable mouvement de libération des organisations, y compris dans les administrations (1). Jurys, rapporteurs, experts, tous ont analysé les EL de manière très critique. Et les plus exigeants en la matière étaient sans doute les patrons eux-mêmes, lorsqu’ils se sont préparés à libérer leur entreprise. Ce serait, en effet, irresponsable de leur part d’engager à la légère une transformation aussi radicale que celle-ci.

Pourtant, certains dirigeants l’ont fait. Ils se sont contentés de grandes annonces, sans un examen sérieux et surtout sans une appropriation profonde de cette philosophie. Certains ont même proclamé que l’EL était arrivée parce que la direction avait enlevé les pointeuses ou supprimé un niveau hiérarchique ; et je ne parle pas de l’installation de baby-foot ou de salles de sieste… L’EL ne se résume ni à l’absence de hiérarchie ni à la mise en œuvre d’un modèle quelconque, qu’il s’agisse de sociocratie ou d’holacratie. Comme je l’ai définie en 2009 (2), l’EL est «une forme organisationnelle dans laquelle les salariés sont totalement libres et responsables dans les actions qu’ils jugent bonnes –eux et non leur patron– d’entreprendre». Plus tard, j’ai ajouté : «pour réaliser la vision de l’entreprise».

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