Ce n’est pas la première fois que j’entends un patron faisant un parallèle entre l’éducation de leurs enfants et l’organisation de leur entreprise.  Ainsi récemment, j’ai rencontré un patron d’une BU de CAC40 qui l’a libérée suite à la découverte de la philosophie de Montessori dans l’école de ses enfants. Il existent aussi de nombreux cas des parents qui ont changer leur façon d’éduquer leurs enfants suite à l’expérience de l’entreprise libérée qu’ils ont vécue.

Dans la lettre ci-dessous,  un patron d’une TPE Suisse va plus loin encore.  Avec son épouse, ils ont décidé de sortir leurs enfants du système scolaire complètement et les éduquer à la maison. Inconnu en France ou en Suisse, une telle démarche est autorisée aux Etats Unis par plusieurs états. Elle a par ailleurs une longue histoire de recherches et de débats  (https://en.wikipedia.org/wiki/Deschooling).

Bonjour Monsieur Getz,

Je viens de terminer la lecture de votre dernier ouvrage relatif à l’entreprise libérée. Le chapitre sur la libération de l’éducation m’a particulièrement interpellé.

Père de 4 enfants, nous avons remarqué il y a environ 4 ans avec mon épouse que nous rencontrions chacun de nous des problèmes identiques. Mon épouse avec nos 4 enfants instaurait des règles et des dispositifs de contrôle avec nos 4 enfants identiques au mode de fonctionnement de notre entreprise.

Nous avons entrepris depuis 2 ans maintenant une démarche de libération de notre entreprise (10 collaborateurs) et nous sommes heureux d’avoir le 90% de l’équipe engagé dans la démarche (la seule personne n’entrant pas dans la démarche n’entrave pas nos initiatives). En parallèle à l’entreprise, nous avons entrepris une démarche de déscolarisation de nos enfants en leur permettant d’organiser l’acquisition de leur savoir au travers d’expériences et de projets.

Bien entendu avec tous les obstacles juridiques et en faisant face aux nombreuses objections des garants de nos lois. Nous devenions des incontrôlables (terme dont nous avons été qualifiés). Nos vies sont un laboratoire ou chaque jour est une nouvelle expérience, avec ses victoires, ses échecs, mais surtout ses apprentissages qui nous permettent d’évoluer et de nous transformer.

Nous avons décidé d’aller plus loin dans nos démarches et nous avons avec 7 amis créé une association que nous avons nommé « A PART ENTIERE » (www.apartentiere.ch) dans le but d’accompagner dans la quête de sens 15 – 20 jeunes par année. Nous avons reçu un excellent accueil du public lors de la présentation officielle. Public majoritairement constitué d’enseignants et de pédagogues convaincus que nos modèles doivent évoluer.

Excusez la longueur de mon message, ça me tenait à cœur de partager ceci avec vous. Au plaisir de découvrir vos prochaines recherches.

Cordialement.

Jean-Charles Liechti