Management libéré : faut-il lire Tom Peters ?
LE MONDE | 21.06.2016
L’enquête de la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises (Fnege), sur l’impact de la recherche en management a posé à 1 600 managers français et diplômés d’écoles de gestion la question suivante : « Selon vous, quel est le penseur, auteur ou chercheur vivant, qui a le plus d’influence au monde dans le champ du management ? » Sur le podium de Top 50, sans grande surprise, on retrouve Michael Porter, Henry Minzberg et Clayton Christensen, tous professeurs dans les grandes universités nord-américaines.
Plus intéressant est la dixième place. On y retrouve Tom Peters, le premier des gourous du management de cette liste. Consultant, ancien de chez Mc Kinsey, il a inauguré dans les années 1980 cette classe de penseurs non-académiques. Une primauté qui lui est parfois contestée par Peter Drucker. Mais à la différence de ce dernier, le monde de l’entreprise a entretenu une véritable relation amour/haine avec Tom Peters, surtout aux Etats Unis.
Dans les années 1980, et pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, la « Corporate America » a commencé à douter d’elle-même. Au-delà de leurs automobiles et transistors, ce sont les méthodes de gestion des Japonais qui ont démontré leur supériorité sur les États-Unis. Certains ont souligné que ces méthodes provenaient des théories de l’Américain Edward Deming simplement pour admettre que c’est encore pire que cela : les entreprises américaines sont tellement aveuglées qu’elles ne sont même pas capables de reconnaître les idées qui sont devant leurs yeux.
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