Voici un petit extrait d’un ouvrage de l’economiste Michel Volle  «e-conomie» (Economica, 2000), toujours d’actualité

Le respect, ce n’est rien d’autre que d’écouter celui qui parle en s’efforçant sincèrement de comprendre ce qu’il veut dire. Dans une économie où le facteur productif essentiel est la compétence, et dans une évolution qui fait se rejoindre toutes les économies autour du même type d’organisation, le respect est doublement nécessaire : parce qu’il est efficace, et parce qu’il est le seul moyen de valoriser et de préserver des différences sans lesquelles nous nous retrouverons tous à préserver la même banalité. Les DRH le découvrent : une des conditions de la réussite dans nos entreprises, c’est le « commerce de la considération », l’ « organisation du respect ». Face à des personnes fines, dont l’énergie créatrice se nourrit aux sources de l’imagination et de la sensibilité, l’entreprise bien organisée apprend à écouter et s’efforce de comprendre.

Nos vieilles sociétés européennes, aristocratiques, hiérarchiques, corporatistes, civilisées et polies, savent très bien du haut de leur histoire et de leur éducation pratiquer le mépris envers le faible, le jeune, le vieux, l’original etc. Elles ont grand besoin d’un peu de fraîcheur et de naïveté, de simplicité et d’ouverture, d’écoute généreuse, de curiosité et d’intérêt pour ce qui n’est pas soi-même. La peinture du vingtième siècle a été renouvelée par le contact avec les arts d’Afrique et d’Asie ; la plus grande invention culturelle du siècle, le Jazz, est d’origine africaine ; la philosophie chinoise, attentive à la propension des choses, se prête tout naturellement à l’approche par les processus ; les civilisations d’Afrique ont bien plus que la nôtre un rapport respectueux avec la nature. Nous avons quelques leçons de sagesse à recevoir.

Vous pouvez lire le chapitre (puis l’ouvrage) en entier ici.