La fabrique de rêves
Un bel article de Marc Mousli « Quel est votre rêve ? » fait une affirmation fondamentale : sans réalisation de rêves de salariés point d’auto-motivation, ni de performance. Cette affirmation est partagée par beaucoup de penseurs du management et explique pourquoi on trouve plus de gens épanouis dans des métiers dits « créatifs ». Quid du reste de métiers où la routine est le mot d’ordre? Pas nécessairement. Marc Mousli nous parle d’une société imaginaire de nettoyage qui a entrepris de gérer les rêves des femmes de ménage et a réussie… en théorie.
Toutefois, de telles réussites existent non seulement dans la théorie ou l’imagination mais dans la pratique. Nous avons étudié et décrit une telle entreprise de nettoyage en Finlande dans notre livre Liberté et Cie. Il y a aussi une grande entreprise Américaine de nettoyage industrielle et d’autres services ServiceMaster dont l’histoire est racontée par son patron Bill Pollard dans le livre « The Soul of the Firm ». Enfin, il existe bien d’autres exemples que nous avons étudiés et décrits dans les secteurs industriels (aciérie, fonderie, …) ou de service (centres d’appels, hôtellerie,…) dont les emplois sont connus pour être plutôt pénibles que « créatifs ».
Quel est la clé de ces réussites ? Un leader exceptionnel qui a proposé le rêve commun à ces collaborateurs et qui a fait un travail énorme pour qu’ils se l’approprient. Puis il crée l’environnement dans lequel les gens trouvent leurs chemins vers ce rêve. Notre ami et un leader libérateur de la fonderie FAVI en Picardie, Jean-François Zobrist décrit avec bonheur cette approche dans son mail récent :
Un vrai patron est un visionnaire, qui traduit directement, auprès du plus grand nombre, sa vision en pourquoi, laissant chacun libre du comment. Donc sa vision transmise il n’est plus patron, et la collectivité qu’est l’entreprise, évolue en toute auto régulation en fonction des hasards du marché.
Cela fait que, de visions en visions puisées dehors qu’il ramène dedans, ce patron ne dirige jamais l’entreprise, et tu le démontres parfaitement par les exemples que tu cites dans ton bouquin.
En fait un bon patron est un montreur d’étoiles, laissant à chacun le soin de choisir son chemin vers l’étoile.
Ce que dit Michel Hervé, le fondateur du groupe Hervé, c’est qu’aujourd’hui le vrai patron « libérateur » est justement celui qui ne sert plus de « patron » (au sens de la couture) à ses salariés : il autorise chacun à être son propre patron (intra-entrepreneuriat), donc à choisir sa propre étoile.
N’avoir le droit que de choisir le chemin vers un objectif imposé (ou en tout cas déterminé) par un homme, n’est-ce pas n’avoir le choix que des moyens ? Les salariés sont-ils à ce point aveugles qu’ils ne peuvent pas voir par eux-mêmes l’infinité d’étoiles qui s’offre à eux ?
Je me demande s’il y a vraiment quelque chose de novateur dans le fait de fixer à ses salariés une obligation de résultats, et non de moyens.
C’est vrai, il faut laisser les salariés plus libre, il se sentiront mieux et travailleront beaucoup plus.
Les patron trop sévère et toujours derrières leur employés ne font que augmenté la mauvaise envie du salarié de travailler.